Thierry Louboutin de la société Celtech, installé à Ergué-Gabéric (Finistère), fabrique des chaînes de montage alimentaire pour doser les aliments des traiteurs. Il vise l’export international
Ergué-Gabéric attire les jeunes chefs d’entreprise. La zone de Kerourvois est convoitée et agrandit encore.
Le maire Hervé Herry avait récemment déclaré : « Quatre compromis vont être signés dans cette zone industrielle avec de beaux projets et des embauches à la clé. »
Thierry Louboutin y a créé son entreprise en 2005 avec un goût de revanche sur la vie. « J’ai toujours travaillé dans le dosage, comme salarié, puis, après la liquidation de cette société, en me mettant à mon compte. » Il avance pas à pas, sans prendre de risque, commençant dans son garage. « Mais on ne reçoit pas ses clients dans une cabane ! »
Il s’installe alors zone de Kerourvois. « Nous étions trois, aujourd’hui nous sommes douze salariés et déjà un peu à l’étroit, mais je suis quelqu’un de très prudent. J’avance sans m’éparpiller. » Cela paie. Son chiffre d’affaire est passé, en treize ans de 56 000 € à 2 millions d’euros. « Nous progressons de 15 à 20 % par an. » Il a su s’entourer de personnes compétentes.
« C’est un échange perpétuel entre nous. Cinq personnes sont au bureau d’études, quatre ingénieurs mécaniques et un ingénieur automatisant industriel. » D’autres embauches sont en cours pour cette année. « Le dosage est le cœur de notre métier. On crée des machines pour remplir des portions de barquettes de plats cuisinés, on fabrique aussi des systèmes de pesée ou de nappage, pour du hachis Parmentier par exemple. Notre avantage est notre gain de précision pour les dosages pompables, c’est-à-dire liquides, mais surtout pour les produits non pompables, les pâtes, le boudin qui doivent conserver leur intégrité. »
Thierry Louboutin a déposé trois brevets pour ses machines innovantes qui répondent aux doux noms de Cépond et Cedev, déclinaison de Celtech. « C’est l’abréviation de celtique et de technologie pour témoigner de mon attachement à la Bretagne. Je suis fier d’être Breton ! »
Le chef d’entreprise a choisi ses sous-traitants de pièces détachées en Finistère, privilégiant la proximité.
« Je considère nos chaudronniers et nos usineurs comme des collègues. Ce sont un peu nos ateliers annexes.» Sa réussite, il la doit à sa ténacité et à sa pondération, car il dose aussi son enthousiasme. « Notre gros avantage, c’est que quand on ne sait pas faire, on ne fait pas ! » Thierry Louboutin pourrait se satisfaire de ses 150 clients du territoire français. « Ils sont notre force. 70 % d’entre eux reviennent. » Mais il vise plus haut, exportant déjà ses machines à l’étranger.